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La démarche de cartographie des ilots de chaleur et de fraicheur urbains des territoires

La cartographie des ilots de chaleur urbains d’un territoire est une excellente première étape dans le cadre d’une démarche d’adaptation et de résilience aux changements climatiques. Elle permet en effet de visualiser assez simplement, à partir des températures de surface, les zones chaudes et fraiches du territoire.

Il est alors possible de confirmer l’analyse par une campagne de mesure sur site (aérienne, au sol, température ambiante, etc), l’étude de sites pilotes, et l’appropriation du territoire, afin d’aboutir à un plan d’action sur l’existant comme sur les projets d’urbanisation.

Ce plan d’actions de lutte contre les ilots de chaleur urbains fait la part belle aux services éco systémiques offerts par la nature en ville, la couleur et le choix des matériaux, l’ombre, la place de l’eau, et tout un nombre de mesure simple d’adaptations aux nombreuses externalités positives.

Voici quelques exemples de cartes que nous avons réalisées et des premières informations que l’on peut en tirer.

Carte des ilots de chaleur et de fraicheur urbains de Lyon

La métropole du Grand Lyon est, avec la ville de Paris, un des territoires français les plus avancés sur les enjeux thermiques et environnementaux, notamment lié à la problématique des Îlots de Chaleur Urbains. Lyon est en effet une des métropoles qui subit le plus l’effet d’ilot de chaleur urbains.

La métropole a également testé sur 10 sites, notre outil score ICU – outil de dialogue et d’aide à la décision sur la thématique des ilots de chaleur et de fraicheur urbains.

Le Rhône a une nouvelle fois été placé en vigilance orange Canicule pour la deuxième fois de l’année avec des températures record en vallée du rhône et des températures nocturnes notamment à Lyon ne descendant pas sous les 24°C et des températures maximales en journée de l’ordre de 38 à 39°C.
La ville de Lyon est particulièrement exposée au phénomène avec un écart de 3 à 4 °C entre le centre ville et les communes avoisinantes. La région a d’ailleurs systématiquement été placée en vigilance Canicule lors des derniers épisodes nationaux depuis 2013.
Une double peine car ces épisodes de fortes chaleurs sont souvent liés à des épisodes estivaux de pollution de l’air (notamment à l’ozone).
Sur ces extraits des cartes satellites des ICU que nous avons réalisées, on observe l’effet bénéfique du parc de la tete d’or et des fleuves (Rhône et Saône) sur l’apport de fraicheur en ville ainsi que les effets localisés des nombreuses places et parcs végétalisés de la ville. A contrario, les zones en pleine restructuration au sud de Jean Macé ainsi que les zones situées le long de la voie ferrée sont fortement exposées car éloignées des effets bénéfiques des fleuves et des grands espaces végétalisés.
E6 dispose d’une forte connaissance du contexte local au travers de son agence lyonnaise et des travaux réalisés auprès du Grand Lyon et une mission actuellement en cours de cartographie des ilots de chaleur urbain pour la Ville de Valence qui met en œuvre des mesures terrains fixes et mobiles (vélo), l’utilisation de drone avec capteur thermique infrarouge, l’étude d’un site pilote, et la mise en oeuvre d’un plan d’actions de lutte contre les ilots de chaleur urbains et de développement des ilots de fraicheur.

Carte des ilots de chaleur et de fraicheur urbains de Marseille

La Métropole d’Aix-Marseille Provence (AMP) est la plus grande Métropole de France (3 100 km²) avec 92 communes (90 dans les Bouches-du-Rhône (¾ des communes du département), 1 dans le Vaucluse, 1 dans le Var), fondée autour des pôles de Marseille et Aix en Provence (plus de 100 000 habitants). Elle possède une population largement urbaine : 1 850 000 habitants (densité près de 6 fois plus élevée qu’en France métropolitaine) dont 60% résident à Marseille ou Aix-en-Provence et 99% dans les 9 plus grandes villes du territoire. Il est à noté qu’entre 1988 et 2006, 7% du territoire a été urbanisé pour créer de l’habitat, majoritairement aux dépends des espaces agricoles.

Ceci n’est donc pas sans conséquence sur le climat urbain de la métropole, qui malgré la présence de la Méditerranée à proximité, subie le phénomène d’ICU amplifié par la topographie particulière du territoire.Conscient de cet enjeu, la Métropole AMP, commence à mettre en place des travaux permettant d’identifier ce phénomène sur le territoire. Une fiche réalisée par l’ORS PACA, dans le cadre du Plan Climat Air Énergie Métropolitain de AMP, en Avril 2019, mentionne particulièrement cet enjeu sur la métropole.

De notre côté nous avons accompagné la Métropole sur cette thématique sur un projet de réaménagement d’un quartier à Miramas.

Cet extrait de la carte satellite des ICU que nous avons réalisé, nous montre le fort impact de la zone d’activité sur ce quartier de la Cabucelle (dans le 15ème arrondissement de Marseille). Il est tout de même important de constater la fraîcheur apportée par le Parc François Billoux (au centre) et par la Méditerranée sur toute la partie Ouest de la carte.